François Bardet, Golf de Saint-Germain : “Aujourd’hui, un golf est une petite PME…”

Vue club house - Golf de Saint-Germain
L'interview de François Bardet, directeur du Golf de Saint-Germain, qui évoque notamment l'evolution de son métier depuis quelques années.

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La vie est faite de rencontres… Certaines plus marquantes que d’autres peuvent même la changer. A 22 ans, François Bardet se dirige vers le métier d’enseignant EPS. Il découvre aussi le golf et rencontre des directeurs de golfs qui vont lui faire reconsidérer ses choix professionnels. Il intègre alors l’Académie Internationale des Métiers du Golf (AIMG) et ressort diplômé de la toute 1re promotion en 1987. Un parcours jalonné d’expériences toujours plus enrichissantes pour celui qui est l’actuel directeur du Golf de St Germain depuis 2006. Interview.

François Bardet, Golf de St Germain
François Bardet, Golf de St Germain (78)

Bonjour François, éclairez-nous sur votre parcours professionnel ?

Après des études STAPS, je suis entré à l’AIMG à Montpellier. J’ai ensuite réalisé mon stage de fin d’études à St Nom la Bretèche auprès du Directeur Monsieur Patrice Galitzine puis j’ai eu la chance d’enchainer mon service militaire au sein du golf militaire de Villacoublay- Air, juste après son  inauguration en 1988. J’ai travaillé 5 ans comme adjoint de Philippe Archambeaud au golf du Prieuré puis, en tant que directeur, à Ozoir-la-Ferrière pendant 12 ans avant de rejoindre St Germain en 2006. J’ai également été au comité de direction de l’ADGF pendant 10 ans dont 3 à sa présidence.

Quel est le fonctionnement du golf de Saint-Germain ?

C’est un golf privé qui existe depuis 1922 dirigé par une Association Sportive gestionnaire avec un comité composé de 9 membres et dont le Président est M. Jean-Paul Davin. Mon rôle en tant que directeur est d’appliquer les directives et les objectifs fixés par le comité.
Le Golf de Saint-Germain compte 950 membres dont 600 sont des membres joueurs.
Un golf Associatif c’est également une centaine de membres bénévoles qui s’impliquent dans la vie du club au sein des différentes commissions : terrain, club-house, financière, sportive, admission, école de golf…

En dehors des cotisations des membres, quelles sont les autres sources de revenus du golf ?

Nous avons quelques visiteurs en semaine, le golf est ouvert aux licenciés de la FFGolf du mardi au vendredi sur réservation et justifiant un index de 24 pour les messieurs et 28 pour les dames.

Combien de personnes travaillent au golf de St Germain ?

Au total ce sont 28 personnes dont 13 sont dédiées au terrain, les autres pour la partie service aux membres, entretien des bâtiments et l’administration/secrétariat.

Quelle est la journée type de François Bardet ?

Honnêtement, toutes les journées sont riches, variées et extrêmement stimulantes en étant rythmées par un même leitmotiv : “manager pour que les membres soient accueillis dans les meilleures conditions pour passer une excellente journée chaque jour”. Aujourd’hui, un golf est une petite PME qui nécessite de nombreuses compétences sur des sujets très différents : Ressources humaines, comptabilité, gestion sportive, gestion de travaux, diplomatie, organisation…

Cela concerne évidemment le parcours aussi…

Je n’ai pas la formation de Greenkeeper mais je travaille avec lui en étroite collaboration, j’ai la chance de travailler avec Jean-Marc Legrand qui a consacré sa vie à la formation et qui oeuvre à Saint-Germain depuis plus de 30 ans. C’est un homme extrêmement compétent qui a formé quelques greenkeepers tels Lucas Pierre, désormais super intendant du Golf National, Romain Basque le greenkeeper de Morfontaine, Rémy Dorbeau, le directeur du Golf de Chantilly, ou encore Norbert Amblard le greenkeeper d’Esery pour ne citer qu’eux.

L’industrie du golf a énormément évolué ces 20 dernières années. Dans quelle mesure cela est aussi le cas pour un directeur de golf ?

Le rôle de Directeur a évolué avec les nouvelles technologies, la communication vers les membres a évolué, les contraintes administratives ont elles aussi fortement augmenté ces dernières années.

Nous organisons beaucoup plus d’animations pour les membres, compétitions ludiques, dîner…, nous informons les membres à l’aide d’une “Lettre aux membres du club” 2 fois dans l’année où les articles sur la vie du club sont rédigés par un membre responsable des interviews. En complément de ces lettres plus importantes, nous avons des lettres d’informations régulières (3 à 4 par mois en moyenne) sur les animations, évènements et tout sujet relatif au parcours et aux résultats sportifs des équipes !

A propos de parcours, vous faites partie de cette dizaine de tracés en France signés Harry Colt…

Oui c’est certainement une de nos images de marque qui permet à Saint-Germain d’être connu et reconnu à l’international et qui fait le bonheur de nos membres. Ces derniers d’ailleurs dans les années 2000, sous l’impulsion du Président de l’époque, ont souhaité faire un retour au parcours original. Il a alors été fait appel à Stuart Hallett, spécialiste des parcours de l’architecte britannique pour reprendre l’ensemble des 145 bunkers du parcours. Encore aujourd’hui, rien n’est entrepris sur le parcours pour modifier un départ ou faire disparaître une petite bosse sans consulter Stuart Hallett. Les membres et le comité de Saint-Germain sont extrêmement vigilants à l’évolution du parcours et rien n’est fait sans consultation et réflexion.

Au golf de Saint-Germain, nos valeurs sont le sport et la famille.

Saint Germain, c’est aussi une longue tradition sportive

Exactement. Dernièrement, nous avons été champions de France et champions d’Europe chez les garcons en 2016, champion de France en 2018 et 2019 chez les Mid Amateurs messieurs. Aujourd’hui, à l’exception des Seniors Dames et jeunes garçons en 2e division, toutes nos autres équipes sont en 1re division. Nous avons une école de golf avec une centaine d’enfants, Au golf de Saint-Germain, nos valeurs sont le sport et la famille.

Quels sont vos challenges aujourd’hui ?

En priorité maintenir l’entretien du terrain dans les mêmes standards tout au long de l’année car cela correspond à une réelle attente des membres. Ce qui est aussi bien sûr valable pour le niveau d’accueil et de services proposés par le club. 

J’ajouterai préserver le confort de jeu pour nos membres. Nous avons un starter/ commissaire sur le parcours pour faciliter le jeu et mon combat de tous les we, c’est le jeu rapide. Les nouvelles directives R&A ont permis d’accélérer le jeu avec la mise en place du “ready golf”. J’ai gagné 20 minutes sur chaque compétition avec un temps de jeu de 4h05/4h10 (3 joueurs) au prix d’une lutte de chaque instant. Ne plus enlever le drapeau y est pour beaucoup mais c’est vrai que cela s’accompagne d’un inconvénient avec les trous qui s’abiment plus et qu’on doit changer plus souvent.

Et ceux de demain ?

Plutôt difficile de connaître l’avenir… Disons que le remplacement des produits phytosanitaires par des produits biologiques tout en conservant le même niveau d’entretien est au coeur de nos préoccupations actuelles, tout comme celle de la gestion de l’eau. Il faut aussi se pencher sur le nouveau mode de consommation du golf des jeunes générations.

Un planning dense qui vous laisse du temps pour jouer ?

Pas autant que je le croyais avant de commencer ce métier. Comme tous les directeurs, nous sommes occupés week-ends et jours fériés. Disons que je suis devenu un joueur de 9 trous le soir car j’ai la chance de pouvoir vivre au sein du club. Mais en contrepartie, la force du directeur de golf associatif, c’est de travailler en relation avec des personnes toujours très intéressantes qui m’ont enrichi d’une façon incroyable pendant 32 ans.


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